Une reconnaissance pour les travailleuses en RAC.

Après plus de 15 ans de lutte, nous assistons enfin à un début de reconnaissance pour le travail effectué dans les résidences à assistance

continue auprès de la clientèle DI-TSA. Une nouvelle prime de 5% sera appliquée dès la signature de la convention collective pour une personne à temps complet.

Vos représentants syndicaux travaillent sur ce dossier depuis 2008.

La première mesure a été introduite lors de la négociation de la convention 2010-2015 : la lettre d’entente relative à la personne salariée œuvrant auprès de la clientèle présentant des troubles graves de comportement. À ce moment, l’entente prévoyait trois mesures distinctes : 1- un congé mobile tous les 500 heures travaillées ou une prime fixe pour les personnes à temps partiel, 2- un budget pour la formation et 3- des sommes allouées pour des projets de réorganisation.

En 2016, suite au rouleau compresseur de Gaétan Barrette, seul le congé/prime a été maintenu. Cette mesure a été reconduite en 2021. La prime TGC ne représentait qu’environ 1,4% par année. Elle n’était applicable que sur les heures travaillées en milieu TGC et selon les titres d’emplois définis.

Le fort taux de dangerosité, d’agression et de blessures au travail, ainsi que l’explosion des coûts de main-d’œuvre causée par l’emploi massif de personnel d’agence, ont permis à notre comité de négociation du CPAS de présenter des arguments étayés pour la mise en place de mesures d’attraction et de rétention pour ces milieux.

Nous espérons que cette mesure concrète pourra attirer et retenir du personnel, assurant ainsi une plus grande stabilité auprès de la clientèle qui en a grandement besoin.

Les « Top Guns » à Dubé?

Puisque François Legault se demande où trouver l’argent pour nos augmentations, voici donc notre première  proposition:

Nous avons remarqué depuis plusieurs années une augmentation extraordinaire des coûts pour l’hébergement de la clientèle en résidence à assistance continue (RAC) au CISSSMO.  En 2019, il en coutait 471$/jour par usager dans une RAC.  Au 31 mars 2023, ce coût était de 1 211$/Jour par usager.

Malgré l’inflation galopante, rien n’a triplé de prix depuis 4 ans, surtout pas nos salaires.  Selon les rapports financiers, le taux horaire moyen d’un employé en RAC, incluant l’explosion du temps supplémentaire et l’arrivée du taux double, est passé d’en moyenne 23$/h à 30$/h en 4 ans.

Qu’est-ce qui a donc fait augmenter les coûts à ce point?  La réponse se trouve dans les derniers rapports financier AS-471 du CISSS de la Montérégie-Ouest.  Nous avons remarqué une fulgurante augmentation de la main d’œuvre indépendante (personnel d’agences privées) en RAC : d’environ 3 millions de dollars en 2019 à 65 millions en 2023.  De plus le coût à l’heure de la MOI en RAC est passé de 36$/h en 2020 à 93$/h en 2022 à 158$/h en 2023.

Comment est-il possible d’en arriver à un tel fiasco?

Nos fabulations :

1-Nous avons figuré qu’en substituant les heures faites à ce taux de 158$/h par des heures faites par des employés de l’état, cela générerait un surplus de 45 millions de dollars par an.  Ce montant permettrait de verser une prime TGC de plus de 25$/h pour chaque travailleur en RAC.  Malgré cela, il resterait encore 2 millions, notre suggestion : Embaucher un administrateur capable de voir un trou de 45 millions.  

2-Ce 45 millions pourrait également combler l’entièreté de l’augmentation demandée en front commun de 100$/semaine pour tous les employés du CISSSMO (3$/h).

Et ce n’est pas le comble, il semble que les « top guns » du ministre Dubé n’ont pas cru bon d’ajouter le titre d’emploi d’assistant en réadaptation dans l’annexe du projet de règlement sur les agences de placements qui établira les taux maximums qu’une agence privée pourra facturer au CISSSMO.

Si rien n’est fait, le robinet pourra couler encore longtemps.

À suivre…

PH

Brisons le silence sur la désorganisation des résidences à assistance continue

Le travail en RAC consiste à appliquer des plans d’intervention visant la réadaptation d’une clientèle vivant avec une déficience intellectuelle et/ou un trouble grave du comportement (TGC). La plupart de ces résidences sont des bungalows situés dans des quartiers résidentiels.

Par manque de ressources, celles-ci sont souvent mésadaptées à la clientèle et désuètes. Les employé(e)s subissent quotidiennement des agressions dans leur milieu de travail, qui sont sous-déclarées, ce qui a pour effet de dissimuler l’ampleur de la violence dans les RAC.

Aujourd’hui, nous faisons face à un autre problème : la désorganisation des résidences de débordement. En raison du manque d’hébergement pour la clientèle, de multiples résidences temporaires ouvrent leur porte, dont certaines n’ont aucuns dispositifs de sécurité. Les employé(e)s doivent affronter les situations suivantes : se faire blesser par des objets tels que des barres en métal, subir de la violence psychologique des usagers tels que les observer démolir des murs, des miroirs et/ou des meubles non-fixés au sol, se faire frapper, se faire mordre, se faire graffigner, et j’en passe.

En tant que syndicat, nous croyons que ces conditions sont inacceptables. Nous avons mis en place un projet, qui verra le jour sous peu, autant au niveau local que provincial dans le but de mettre nos RAC sur la map. Les données CNESST sont alarmantes. À la suite d’une analyse entre l’institution Philippes Pinel et nos RAC, nous avons fait le constat suivant : nous avons un nombre équivalent d’accidents de travail.

Nous vous posons la question suivante : est-ce   normal que les travailleurs en RAC subissent autant d’agressions que ceux qui travaillent dans une institution à sécurité maximale, et ce avec seulement pour outil un ballon rouge?  À notre avis, non!  Ensemble nous briserons le silence sur nos agressions.

Soyez à l’affût, des actions seront prises sous peu.

Par Kathleen Bélisle VP au SRSOR