75$… Trop peu trop tard

Nous sommes tous conscients de la pénurie de personnel qui sévit actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux. Nous pourrions donc nous réjouir que notre « cher » employeur se décide à offrir de meilleures conditions salariales à son personnel dans le but « d’assurer une présence optimale au travail du personnel en soins ». Nous pourrions nous réjouir et être enthousiastes de recevoir 75$ en montant forfaitaire. Nous pourrions mais… nous ne nous en réjouissons pas.

C’est trop peu trop tard comme incitatif monétaire. Il y a trop de conditions à respecter pour recevoir ce montant d’argent. Ce montant est versé exclusivement aux préposées aux bénéficiaires et infirmières et infirmières auxiliaires alors que nous savons très bien qu’il y a plusieurs autres titres d’emploi touchés par un manque de personnel sans précédent, pensons entres autre à nos assistants en réadaptation, à nos auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) ou encore à nos agent(e)s administrative.

De plus, le montant forfaitaire sera versé uniquement pour un quart complet effectué sur au moins une 2e fin de semaine consécutive, à la condition que la personne salariée travaille minimalement huit jours sur quatorze et, la cerise sur le sundae, pour le recevoir la personne salariée ne devra pas avoir d’absence 14 jours avant et 14 jours après. Un chausson avec ça? Ah oui, ce montant forfaitaire ne sera versé que pendant la période estivale.

L’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux est épuisé, pas seulement la fin de semaine et pas seulement lors de la période estivale. On mérite de meilleures conditions de travail. On mérite beaucoup mieux que de devoir sacrifier une des cinq (5) fins de semaines de l’été qu’on a pour être en famille. Tout ça pour recevoir un montant de 75$ imposable!

L’idée de donner un montant forfaitaire pour inciter le personnel à travailler davantage n’est pas une mauvaise idée en soi, mais il y aurait eu tellement de façons de le faire plus avantageuses. Avec la mise en place de cet incitatif, nous ne pouvons que constater à quel point l’employeur est déconnecté de ce qui se passe « sur le plancher ».

Après une seule journée passée dans le monde réel, il est à parier que l’employeur réaliserait lui aussi que l’octroi de ce montant incitatif c’est trop peu trop tard…

– Votre exécutif